Agir dans la cité : éducation, instruction et progrès social
Un fil rouge anime toutes les sociétés savantes montbéliardaises : avoir un impact concret sur la communauté. On est loin du cercle élitiste refermé sur une érudition vaine. À Montbéliard, l’objectif est d’éclairer, d’éduquer, de doter le plus grand nombre des outils pour comprendre et transformer leur monde.
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Organiser des conférences publiques, des expositions temporaires : Dès la première moitié du XIXe siècle, la Société d’émulation organise des séances ouvertes, permettant à la population de se familiariser avec des thèmes comme la botanique, la géologie ou les progrès de la vaccination.
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Constituer et enrichir les bibliothèques locales : En 1803, c’est la société savante locale qui assure le premier inventaire et la sauvegarde d’un fonds de plusieurs centaines d’ouvrages, ouverts à la consultation des étudiants, des artisans et du clergé (Source : Bibliothèque de Montbéliard, Registre des entrées 1802-1820).
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Encourager l’école et l’apprentissage technique : Plusieurs sociétés savantes se mobilisent pour soutenir la création d’écoles techniques et professionnelles, en lien avec l’essor industriel (notamment dans l’automobile dès la fin du XIXe siècle).
Une ambition sociale et civique
À l’instar de ce qu’on rencontre à Lyon, Lille ou Grenoble, les sociétés savantes de Montbéliard n’omettent jamais leur rôle auprès des publics éloignés des sphères du pouvoir. Dans leurs rapports annuels, apparaissent des préoccupations très concrètes pour la santé publique (lutte contre les épidémies de typhus ou de choléra au XIXe siècle), la vaccination, et plus tard pour la formation continue des adultes.
En 1846, par exemple, la Société d’émulation organise une collecte afin de financer l’achat de microscopes destinés aux lycées et à l’hôpital de Montbéliard, contribuant de manière décisive à la diffusion des sciences expérimentales dans un cadre non universitaire (Source : « Montbéliard et ses Sociétés savantes », David Chabus, Mémoire de Master, 2009).