Des origines moyenâgeuses à la Renaissance : une forteresse miroir du temps
L’aventure du château débute au XI siècle, sous le nom de « Mons Beliardae », avec la construction d’un castrum primitif, bientôt développé par les comtes de Montbéliard. Mais c’est à partir de 1397, lors du mariage d’Henriette de Montfaucon avec Eberhard IV de Wurtemberg, que l’histoire du château bascule, associant durablement le destin local à celui de la maison de Wurtemberg. Cette union politique et dynastique — rare cas d’annexion principautaire par mariage — fait entrer Montbéliard dans les grandes dynamiques européennes.
Le château, alors forteresse féodale, connaît des transformations majeures à partir de la Renaissance. Sous Georges Ier, puis Frédéric Ier de Wurtemberg, les fortifications cèdent la place à une architecture résidentielle raffinée, intégrant bastions d’artillerie, galeries à arcades, fenêtres à meneaux, et loggia inspirée du gothique tardif allemand. L’aile Henriette (élevée vers 1572) et le « Petit Château » (fin XV–début XVI) témoignent de ce tournant : on parle du château comme d’une « école d’art militaire et civil ».
- Superficie : Environ 6 000 m de bâtiments répartis autour de trois cours principales.
- Élévation : Cinq niveaux pour la tour Henriette, véritable repère urbain.
Dès le XVI siècle, la présence d’ateliers d’horlogerie, d’une bibliothèque et même d’un premier musée de curiosités dans l’enceinte illustrent l’ouverture intellectuelle du château, bien avant que la tradition d’émulation ne rayonne au XIX siècle (Archives départementales du Doubs, série E). Du donjon médiéval à la salle d’apparat Renaissance, chaque pierre énonce le dialogue entre défense et accueil, prestige princier et animation savante.